Libération newspaper article

[Ben]

Alizée in today's Libération newspaper. You can read the article on their site, no picture, or subscribe to the free trail of their newsreader to see how it looks in print with the following photo:



Looks like a mug shot!

Anyway, here are the links:
http://www.liberation.fr/transversal.../291506.FR.php
http://liberation.newspaperdirect.co...er/viewer.aspx

Thanks to La...Lo...! @ AFC.

Alizée
Avis de vent frais

Petite fiancée du pays à 15 ans avec le single à succès «Lolita», la chanteuse revient à 23 ansen mèreet artiste juvénile, indépendante et déterminée.

photo Kathy Le Sant Olivier Séguret
QUOTIDIEN : jeudi 15 novembre 2007

Dans ce grand bazar pop que forme notre mémoire collective, on ne savait plus trop sur quelle étagère encombrée de produits souvenirs avait été rangée l’effigie d’Alizée. Mais il suffit parfois d’un stimulus pour que tout s’éclaircisse et reprenne place. Dites : «C’est pas ma faute à moi, si j’entends tout autour de moi L-O-L-I-T-A, moi Lolita.» Sept ans déjà. C’était au cœur d’un été 00, un tube comme il n’y en avait pas eu depuis Joe le Taxi, un embrasement spontané dès l’instant de sa sortie, qui consume la France des FM comme des périphériques, des boîtes gays comme des surboums de camping, des fillettes comme de leurs parents. L’insolente et rieuse gamine a 15 ans et le profil de ces filles que le goût populaire adopte sans problème et sans même songer à leur reprocher leur chance ou leurs privilèges.

Avec Lolita, Alizée a passé quelques saisons de gloire sur le trône que le pays accorde régulièrement à la favorite parmi ses petites fiancées. A elle seule, cette chanson mériterait une anthropologie. La popularité amusée et bienveillante que la chanteuse a entretenue peut être rapprochée des lignées Bardot, France Gall, Vanessa Paradis. Sous sa mélodie typiquement Laurent Boutonnat et ses paroles parfaitement Mylène Farmer, Lolita cachait bien son jeu très français et très classique : beaucoup de Gainsbourg dans l’épellation des lettres et dans les jeux de mots, un écho de la fausse ingénuité du Banana Split de Lio dans l’ambiguïté des textes et déjà une pointe de French touch dans les sonorités de dance lente qui tapissent le morceau.

La substance et le potentiel de Lolita sont tels que le titre se propage très vite au-delà des frontières : Europe, Amérique du Sud et même Japon, empire du glamour en socquettes, où Alizée décroche la campagne pour biscuits Elysée en remplacement de Catherine Deneuve ! Le disque obtient en conséquence des ventes comme on n’en fera plus pour un single : 2,5 millions d’exemplaires écoulés, l’un des derniers records d’une industrie depuis dévastée. Preuve ultime du statut de standard atteint par Lolita : son premier revival est déjà accompli grâce à la reprise rock qu’en a faite cet été Julien Doré, dernier vainqueur de la Nouvelle Star.

Dans le tourbillon qui suivit cette entrée en scène particulièrement réussie, Alizée a eu quatre ans durant les voiles gonflées à bloc. Mais après être montée si haut, la pente ne pouvait que décliner, malgré les ventes plus qu’honorables des deux albums, les voyages, les tournées, les télés à n’en plus finir. Placée sous la houlette ultradirective du couple de producteurs- auteurs, efficace et alambiqué, formé par Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, Alizée a fini par accomplir l’inévitable : rompre. «Le but, c’était de se produire, de récupérer les contrats, de respirer un peu, faire une pause, être libre, de travailler pour soi, de défricher des nouveaux sons…» et ainsi de suite. Dans une liste ininterrompue de bonnes explications dont une seule justifierait son besoin d’être indépendante, Alizée fait passer son message d’affranchie. Elle a vécu plusieurs saisons «dans le schwartz médiatique» et nous fait l’honneur inattendu d’être le premier journaliste qu’elle rencontre depuis trois ans et demi…

L’épineuse question Mylène Farmer et la rumeur qui veut que les choses se soient mal finies entre elles sont vite réglées : «Il n’y a aucun mystère ni dispute. Je suis très fière de ce que j’ai fait avec elle. Simplement, j’étais au charbon depuis mes 15 ans, et j’en avais 19. J’étais comme une ado face à ses parents. C’était vital : j’avais besoin de quitter le nid.» Elle n’en est pas tombée. Le sirocco de l’amour s’est engouffré à pic : Alizée, qui avait été repérée par Mylène Farmer lors de son passage en tant que candidate à l’émission Graines de star sur M6, fait la connaissance de Jérémy Chatelain, candidat de la Star Academy sur TF1. Les deux enfants de la télé-réalité tombent amoureux, s’épousent à Las Vegas et font un enfant, Annily, 2 ans et demi aujourd’hui. Lorsqu’on les voit (exceptionnellement) ensemble, difficile de ne pas établir un rapprochement évident entre leurs physiques. Leur constitution est presque jumelle : des formats légers, des cheveux encore poussin, des carrures d’allumettes. On les croirait sortis du même pays adolescent ou plutôt du même studio de mangas : sportswear et strass, baskets et coiffures structurées. Même impression à la vue de cette grosse araignée de velours noir sur l’épaule d’Alizée, le jour de Halloween.

Ensemble, surtout, Jérémy et Alizée travaillent. «A partir d’une vraie feuille blanche. J’ai mis des noms : Oxmo Puccino, Daniel Darc, Bertrand Burgalat, Jean Fauque [parolier de Bashung, ndlr]. J’ai frappé à leur porte, et tout le monde a dit oui.» L’album est enfanté de façon artisanale, et lorsqu’elle a le sentiment d’avoir obtenu un objet fini lyriquement, musicalement, psychologiquement, lorsqu’il ne manque plus que l’étape technique du «mastering», elle le soumet aux maisons de disques. «On l’a proposé à pas mal de gens. Je ne souhaitais pas la réponse emballée des grosses machineries habituelles. J’attendais un OK humain. C’est Marc Hernandez, patron de RCA, qui me l’a donné.» Le premier single extrait de Psychédélices est Mademoiselle Juliette, étrange mix de techno hippie et de minirock bjorkien. Elle en tourne le clip ces jours-ci, avec le souci de ne rien faire «qui puisse trop vite se dater». La réflexion étonne sur un visage si jeune. Mais la juvénilité d’Alizée a précisément quelque chose d’aussi beau que terrible, d’aussi radieux que sombre. Alizée a toujours au coin du sourire cette inquiétude d’une jeune femme qui a vécu le meilleur et reste néanmoins parée pour le pire. Son poids plume est trompeur : tout son être exprime un tempérament de taurillon blindé.

Elle vit dans le quartier de l’Opéra, n’aime pas les boîtes, adore Tim Burton et Prison Break, a tout suivi des aventures de Harry Potter comme des héros de Six Feet Under. Elle ne résiste pas aux derniers gadgets numériques et sait parfaitement établir le juste inventaire des qualités et défauts respectifs aux univers Mac et PC grâce à son père, informaticien qui lui a tout appris des souris. Elle se déclare très corse, vote là-bas par devoir, ne revendique ni conviction ni engagement et avoue sans fard àLibération : «J’ai appris très tard ce qu’étaient la droite et la gauche.» Elle joue au golf en vrai, mais aussi en faux sur sa console Wii. Elle voue un culte à Madonna depuis toujours, adore la mode, admire Karl Lagerfeld et Marc Jacobs, mais juge la maison Hermès «au-dessus de tout».

«Je me suis longtemps laissé porter, et j’ai bien fait. Aujourd’hui, je suis une autre, même si je n’ai sans doute pas fini de grandir : cette juvénilité ne me dérange pas.» Pensant déjà au prochain album, elle s’inquiète : «Je ne peux pas dire mieux de moi que ces onze morceaux qui composent Psychédélices. Ce sera dur, à l’avenir, de me ressembler autant.» Oui, mais pour le prochain, chère Alizée, c’est sans doute celle que vous serez qui, ayant encore grandi, mûri, vieilli, ne vous ressemblera pas.

[Cooney]

We've seen that necklace before. It got a close-up in the "behind the scenes" video from TF1.

An interesting choice of expression for a posed photo, very knowing.

Thanks for the post, Snatcher. Good read (and they like her, which is always nice). I'd do a translation now, but I have to get to bed :-( I'll try and fit one in tommorrow if another doesn't do it first.

[DirtyACE]

Thank you Snatcher for posting this and thank you Cooney for translating. Can't wait to read it.

[heyamigo]

thanks snatcher. i'll patiently wait for a translation on this one. my brain had more than enough of babelfish translation processing for today and my head would likely blow up if i tried to do more.

[Joey_adore_Jung]

well i am sure this is to be good.

[Fusoya]

Nice!
Not that I've reada single word of that text (via a translated) yet, but somehow it seems promising

[Cooney]

More translation from work, yay! Enjoy.


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Alizée
Fresh air advisory

Young darling of the country at 15 years old with the successful single “Lolita,” the singer returns at 23 years old an excellent young artist, independent, and determined.

In the great pop-bazaar that forms our collective memory, we no longer know too much about the cluttered collection of memories bearing Alizée’s image, but one single stimulus will suffice to make it all clear and put everything in place again. Say “C’est pas ma faute à moi, si j’entends tout autour de moi L-O-L-I-T-A, moi Lolita.” Seven years already. It was in the heart of summer, 2000, a video that we haven’t seen the likes of since Joe le Taxi, instantly embraced the moment it released, which consumed both Metropolitan France and the surrounding countries, nightclubs and kids parties, little girls and their parents. The sassy and cheerful kid at 15 years old and the demograph of the girls the popular culture adopted without problem and without even a thought to reproach them for their luck or priviledge.

With Lolita, Alizée spent several years of glory on the throne the country regularly accords to its favorite darlings. By itself, that song would merit an anthropological study. The fun and benevolent popularity that the singer maintained could approach that of Bridget Bardot, France Gall, and Vanessa Paradis. Under the standard Laurent Boutonnat melody and the perfect Mylène Farmer lyrics, Lolita played this very classic French game well: lots of Gainsbourg in the spelling of letters and in the word games, an echo of the precariously balanced ingenuity of Banana Split de Lio in the ambiguity of the lyrics, and just a hint a French Touch in the slow dance sounds that emenate from the songs.

The substance and potential of Lolita were such it very rapidly propogated across frontiers: Europe, South America, and even Japan, empire of glamour in bobby-socks, where Alizée launched the ad campaign for Elysée cookies, replacing Catherine Deneuve! The disc succeeded, because of these winds, like will never again happen for a single: 2.5 million copies sold, one of the last records of an industry since devastated. The ultimate proof of the high standard achieved by Lolita: its first revival is already done, thanks to the rock reprise done this last summer by Julien Doré, latest winner of Nouvelle Star.

In the whirlwind that followed this particularly successful entry in to the music scene, Alizée had four straight years of flying high. But, after having climbed so high, the slope couldn’t do anything but decline, in spite of the more than respectable winds surrounding the two albums, the travel, the tours, and the ongoing television appearances. Placed under the ultra-strict leadership of the pair of producer-authors, effective and involved, formed by Mylène Farmer and Laurent Boutonnat, Alizée, in the end, did the inevitable: she broke away. “The goal, it was to produce myself, to handle my own contracts, to breath a bit, to take a moment, be free, to work for myself, to find new sounds…” and all that. In an unending list of good reasons, there is one reason which alone justifies the need to be independent, Alizée gave the message to be free. She lived several years “in a meditative state” and gave us the unexpected honour of being the first journalists that she met with after three and a half years.

The prickly question of Mylène Farmer and the rumor that wanted things to have ended badly between them was quickly resolved: “There’s not any mystery or dispute. I’m very proud of what I did with her. Simply, I was a carbon copy at 15, and as well at 19. I was like a teenager faced with her parents. It was vital: I had to leave the nest.” She didn’t have a falling out with them. The sirocco of love blows quickly to a point: Alizée, who was noticed by Mylène Farmer during her performance as a candidate on the program Graines de Star on M6, met Jérémy Chatelain, candidate in Star Academy on TF1. The two children of reality television fell in love, married in Las Vegas, and had a baby, Annily, 2 and a half years old today. When we see them (exclusively) together, it’s difficult not to see the obvious connection between their bodies. They’re formed like identical twins, springy steps, darling haircuts, and slender builds. We find they go to the same adolescent locations where they go to the same manga studios: sportswear and style, sneakers and sculpted hair. The same impression as seen in that giant black cordury spider on Alizée’s shoulder, Halloween day.

Together, above all, Jérémy and Alizée work. “Starting with a blank piece of paper, I wrote names: Oxmo Puccino, Daniel Darc, Bertrand Burgalat, Jean Fauque (lyricist of Bushung). I knocked on doors, and everybody said yes.” The album was born in artistic fashion, and when she felt she had obtained a product that was finished lyrically, musically, and psychologically… when it lacked nothing but the “mastering” stage, she submitted it to record labels. “We didn’t propose it to the usual people. I didn’t want a response wrapped up in the usual giant industry machine. I waited for a human OK. It’s Marc Hernandez, the manager of RCA, who gave it to me.” The first single drawn from Psychédélices is Mademoiselle Juliette, a strange mix of techno-hippie and Bjork-like minirock. She’s recorded the video these last few days, with the concern that she didn’t want to make something “that could be dated too fast.” This thought is surprising coming from a face so young. But the youth of Alizée is something exactly as beautiful as terrible, as radiant as somber. Alizée always has, in the corners of her smile, the nervousness of a young woman who has lived the best and remains none-the-less prepared for the worst. Her feather-weight size is deceiving: everything that she is reveals the strength of an armored bull calf.

She lives in the opera district, doesn’t like clubbing, loves Tim Burton and Prison Break, and always follows the adventures of Harry Potter and the heroes of Six Feet Under. She can’t resist getting the latest digital gadgets, and knows perfectly the correct inventory of the respective strengths and weaknesses of Macs and PC’s, thanks to her father, a computer scientist, who taught her everything on the subject. She declares herself to be very Corsican, votes there dutifully, despite demands, belief, or commitments, and swears plainly to us at Libération: “I learned very late what were the right and the left.” She plays golf in real life, but also fake golf on her Wii console. She’s been a member of the Madonna cult forever, loves fashion, admires Karl Lagerfeld and Marc Jacobs, but considers Hermès to be “above everything else.”

“For a long time I let myself be led, and I did well. Today, I’m different, even though I’ve no doubt I haven’t finished growing: being young doesn’t bother me.” Already thinking about her next album, she’s nervous: “I can’t say anything better about myself than I do in the 11 tracks that make up Psychédélices. It will be hard, the future, to make it be equally “me.” Yes, but for the moment, dear Alizée, it is without doubt what you are, grown up, more mature, older, that does not seem you.

[Fish]

Thank you again for the translation, Cooney.


Nice read.

[CFHollister]

Wow! Compelling. I love it! I don't think Alizée could have asked for a more positive and insightful reintroduction in the press.
Thank you so much, Cooney.

[lefty12357]

Thank you Cooney. I love the article, it reaffirms so much of what I’ve come to believe about Alizée. How can you not love her !